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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

avril 2018

Cate Blanchett

  • La star aux mille visages

 

 

 
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 Dans Manifesto, réalisé par Julian Rosefeldt, l’actrice interprète 13 personnages ! © Julian Rosefeldt and VG Bild-Kunst

Caméléon dans la vie comme dans ses films, l’actrice australienne aux deux Oscars est la onzième femme à se voir confier la fonction de présidente du jury.

 

Cela tombait un peu sous le sens que le président de la 71e édition du Festival de Cannes, après le tsunami provoqué par l’affaire Weinstein, soit une présidente. C’est donc Cate Blanchett, figure fondatrice de l’association Time’s Up, créée en janvier dernier à Hollywood – en charge de venir en aide aux femmes discriminées – qui a pris ses fonctions le 8 mai, sur les marches du Palais, au côté d’un jury également respectueux de la parité. L’actrice australienne, qui peut tout aussi bien incarner Bob Dylan, les divas fatales, les névrotiques flamboyantes, diriger un théâtre, produire des films, réaliser une série et s’occuper de ses quatre enfants quand il le faut, célébrera son 49e anniversaire en plein festival ! Retour sur cinq grands rôles qui ont marqué sa carrière.

 

Intuitions
Dans ce thriller-épouvante de Sam Raimi, sorti en 2001 et tombé – à tort – dans les oubliettes, la prestation hallucinée/hallucinante de Cate Blanchett en voyante « malgré elle », recluse dans une bourgade raciste et paumée de Géorgie (États-Unis), annonce déjà l’incroyable palette émotionnelle que la comédienne, ici confrontée à un très très méchant Keanu Reeves, est capable d’incarner avec la plus grande justesse et subtilité.

 

Aviator
En 2004, Martin Scorsese ne lui confie rien de moins que le rôle de Katharine Hepburn dans cette fresque clinquante retraçant l’histoire du producteur milliardaire fêlé Howard Hugues – interprété par son acteur fétiche, Leonardo DiCaprio. Habituée des rôles androgynes, Cate Blanchett suggère merveilleusement la part masculine de « Miss Kate » tout autant que le glamour étincelant des divas hollywoodiennes de cette grande
époque. Une précieuse statuette, catégorie Second Rôle, lui est décernée
à cette occasion.

 

I’m Not There
En 2007, l’iconoclaste Todd Haynes a l’idée géniale de ce drôle d’essai cinématographique inspiré des chansons et de la vie de Bob Dylan, dont le rôle-titre est attribué à six acteurs différents, dont une femme : notre Cate Blanchett ! Son génie d’actrice lui permet de réaliser l'exploit d’incarner la part féminine du poète chanteur tout en faisant oublier son propre sexe... La Mostra de Venise et les Golden Globes la récompensent pour cette performance.

 

Blue Jasmine
L’un des sommets de sa carrière qui lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice (2013) dans un premier rôle offert par Woody Allen au mieux de sa forme. Inspirée d’Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, l’intrigue met en scène une femme riche, paumée et déséquilibrée, qui vient se réfugier dans le modeste appartement de sa sœur après que son mari l’a quittée...

 

Carol
La comédienne retrouve Todd Haynes dans ce mélo 100 % fifties tiré d’un roman de Patricia Highsmith, où elle interprète une bourgeoise lesbienne (mariée, avec enfants) qui tombe amoureuse d’une jeune femme campée par Rooney Mara, qui obtiendra pour ce rôle le prix d’interprétation au festival de Cannes 2016. Cherchez l’erreur : Blanchett y est pourtant au firmament de son talent.

 

CATE BLANCHETT À LA CARTE

Aussi à l’aise dans des films d’auteur que dans des blockbusters, Cate Blanchett sera bientôt à l’affiche de Ocean’s Eight, premier volet d’une saga sur un gang de braqueuses (qui n’est pas sans évoquer le Ocean’s Eleven de la bande à Clooney), et dans Bernadette a disparu de Richard Linklater (auteur du très beau Boyhood), qui lui offre un personnage à sa (dé)mesure, celui d’une architecte agoraphobe et anxieuse recherchée par sa fille de 15 ans... À partir du 23 mai, c'est à nouveau une Cate à multi-facettes qu'on pourra découvrir dans le très arty Manifesto, l'adaptation cinématographique de l'œuvre vidéo de l’artiste contemporain allemand Julian Rosefelt – découverte au printemps 2017, à l’école des Beaux-arts de Paris dans une scénographie spectaculaire. L'actrice-caméléon y inter­prète rien de moins que 13 personnages. Grimée tout à tour en clochard, punk défoncée, ouvrière, enseignante d’école primaire, présentatrice de JT, professeure de danse... l'actrice scande des manifestes et pensées de grands artistes du XXe siècle (Sol LeWitt, Yvonne Rainer, Jim Jarmusch...) transposés dans des situations du monde actuel.

 

Par Mireille Sartore

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