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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

décembre 2017

Daniel Benoin

  • L’odyssée d’Anthéa

 

 

 
 BENOIN 1

 

La dernière fois que nous l’avions rencontré, en 2006, il me­nait le Théâtre National de Nice. « J’avais imaginé continuer ensuite dans un petit théâtre à Paris », se souvient Daniel Benoin avec amusement. Mais c’était sans compter sur le projet culturel lancé par la Ville d’Antibes au tournant des années 2010 : Anthéa. Après avoir contribué à la conception du bâtiment, créé ex nihilo avec sa rampe en colimaçon, il a élaboré de fil en aiguille la première saison. « J’avais longtemps dirigé des centres dramatiques, et là, il n’y avait pas toutes ces contraintes, comme celle de proposer 90 % de théâtre. C’était une grande aventure, de choisir son équipe et d’avoir carte blanche pour la programmation. » Le pari de Benoin ? En plus du théâtre, mettre le cap sur les arts vivants, avec 45 % de la saison dédiés à l’opéra, au one-man-show, à la danse et au cirque. « Étant de nature optimiste, j’avais tablé sur 40 000 spectateurs et 3 000 abonnés par an. » Pour sa 3e saison, en 2016-2017, Anthéa a finalement accueilli 115 000 spectateurs, dont plus de 12 000 abonnés. « Le public choisit spontanément des têtes d’affiche et des spectacles qui ont une réputation à ses yeux. Le principe de l’abonnement permet de lui faire découvrir d’autres horizons », explique le directeur des lieux, avant tout acteur et metteur en scène. En plus des spectacles accueillis, Anthéa s’attelle ainsi à de multiples productions et coproductions. « Le théâtre que je fais, c’est celui que j’aime », poursuit ce féru d’histoire, dont les aïeux alsaciens ont vu changer tant de fois leur nationalité au gré des conflits. Ses compagnons de route à lui s’appellent François Berléand, Isabelle Huppert, Sami Bouajila, Paul Chariéras, François Marthouret ou encore Patrick Chesnais. « Si je montre parfois la violence, je suis assez prude vis-à-vis de la nudité. J’aime aussi mettre en scène l’opéra, des images en musique. » Après Misery en décembre, oscillant entre rire et effroi, Daniel Benoin nous embarquera en février dans le tumulte amoureux des Noces de Figaro.

 

Par Tanja Stojanov

Photo Jean-Michel Sordello

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