PORTRAITS

En 2001, Antoine Chevanne intégrait le Groupe Floirat créé par son arrière-grand-père et propriétaire, entre autres, du mythique Byblos Saint-Tropez et des Caves du Roy. Depuis janvier 2017 – année du 50e anniversaire des deux établissements – il en est le nouveau président du directoire. Satisfait ? « Depuis mon arrivée, j’ai le sentiment d’avoir bien agi, d’avoir accompli ce qui était pour moi une priorité : faire grandir ensemble le Groupe et le personnel qui participe à son aura. » Des mots ? Oui, mais aussi des actes. Preuve avec Marie-Eugénie Hernandez, passée du poste de gouvernante générale du Byblos à celui de directrice générale de La Réserve à Saint-Jean-de-Luz, ou encore Yves-Marie Guguen, « entré par la petite porte à Saint-Tropez » et maintenant aux commandes des Manoirs de Tourgéville, les deux autres établissements du Groupe. Cette « fierté de les avoir accompagnés jusqu’à ces postes » exprime la volonté d’un homme de perpétuer une histoire construite autour de valeurs fondatrices, où l’humain tient la première place. Une réussite qui n’en cache pas une autre, tout aussi importante : faire du Byblos une référence internationale en matière d’hôtel de luxe. Si l’adresse a longtemps été considérée comme la base arrière des clubbeurs des Caves du Roy, aujourd’hui, elle peut se targuer d’être une destination exclusive à part entière : label « Palace » obtenu en 2012, création du restaurant gastronomique Rivea at Byblos by Alain Ducasse et du premier spa Sysley dans le monde. « Tout en préservant son ADN, nous avons su nous renouveler et être innovants. » Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Pas tout à fait, car quelque chose chagrine toujours Antoine : la caricature facile que l’on fait de Saint-Tropez. « On a trop tendance à oublier que, mis à part la période du 20 juillet au 10 août, où il peut y avoir des excès, le reste de l’année, la station est un charmant village de pêcheurs qui cultive l’esprit de famille. C’est cette dimension que je veux communiquer ! »

Par Alexandre Benoist

Photo Jean-Michel Sordello