Du financier londonien au collectionneur azuréen qui ouvre son musée d’Art classique à Mougins, il y a un monde ! Mais le Britannique a réussi, à 43 ans, la gageure de passer d’un univers à l’autre.
L’œil pétillant, l’homme respire la joie de vivre tout en conservant un flegme très British. Cette maîtrise a permis à Chris Levett de surmonter les turbulences de son parcours. Trader à Londres, fondateur de Clive Capital, son nom grimpe à la 17e place dans le Forbes. Mais le métier demande d’avoir les nerfs solides. « On gagne, on perd, ça monte, ça descend, il faut rester de marbre. Ce métier est dur, agressif, sans concession, alors que collectionner est agréable, social, plaisant. C’est ma manière de décompresser. »
De la finance à l’Antiquité
Dès l’enfance, Chris Levett est passionné par l’Histoire. « Mes parents m’emmenaient plus volontiers visiter des châteaux et des cathédrales que des musées. À l’école, j’étais fasciné par l’Antiquité. J’ai constaté lors d’un voyage à Pompéi que ces gens vivaient à peu près comme nous. Tout était esthétique. Vers 8 ans, j’ai commencé à collectionner des médailles, des pièces de monnaie de la Première et Seconde Guerre mondiale. » Levett possède les qualités indispensables du collectionneur : la curiosité, la persévérance et ce petit grain de folie qui décuple l’énergie. Plus que l’art, c’est l’histoire avec un grand H qui le subjugue. Peu importe l’objet, ce qui compte c’est sa beauté, sa condition, sa provenance et surtout son histoire… Ce petit quelque chose en plus qui va déclencher l’émotion.
Mougins, l’écrin idéal
Si Levett est amoureux de Florence, il a toujours été sous le charme de la Côte d’Azur – il a d’ailleurs vécu à Monaco de 1977 à 2001. Mais c’est le vieux village de Mougins qu’il choisit pour s’installer en famille. C’est là qu’il décide de créer un musée qui sera l’écrin idéal d’un fantastique parcours à travers l’Antiquité, avec bustes, sculptures, vases et bijoux, ainsi que la plus grande collection privée d’armes, casques et armures antiques du monde. Attaché à toutes les pièces de sa collection, dont aucune n’est à vendre, Chris Levett a trouvé la solution pour ne pas s’en séparer : il les a réunis dans une scénographie originale au sein de son musée d’Art classique de Mougins. Comme un clin d’œil à travers le temps, il a eu l’idée de juxtaposer aux pièces anciennes des sculptures, peintures et dessins contemporains. « Les œuvres ont été achetées a posteriori pour “coller” aux pièces antiques. » Bustes d’empereurs, dieux et déesses de l’Olympe, Égypte des pharaons côtoient avec humour Toulouse-Lautrec, Calder, Chagall, Modigliani… Depuis son ouverture, le musée a reçu de nombreuses récompenses* ! Par ailleurs, le collectionneur, qui est aussi un amateur de gastronomie, a réuni ses deux passions en achetant l’Amandier et La Place – avec la complicité du chef Denis Fétisson. Décidément, Chris Levett a le gène de la réussite.
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